C’est grâce à l’organisation FEADER, mise en place pour les trois associations de trufficulteurs du Lot et à la station trufficole du Montat, animé par William Saenz, que Claude Bourguignon a pu présenter ses connaissances sur la « biologie des sols truffiers ». Fort de leurs expériences concrètes « sur le terrain », Claude Bourguignon et sa femme Lydia Bourguignon ont acquis des connaissances maîtrisées qu’ils ont plaisir à partager. Les 72 personnes qui étaient présentes ce lundi 11 décembre 2023 ont vraiment apprécié!

Une salle de conférence bien remplie pour cette conférence passionnée…

Claude Bourguignon, est un ingénieur agronome français, ancien assistant de recherche à l’INRA. Avec sa femme, Lydia Bourguignon, ils ont fondé le LAMS : « Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols », une entreprise de conseils agronomiques, qui vend ses prestations, essentiellement aux viticulteurs, mais chacun connaît un peu la symbiose entre viticulture et trufficulture…

Suite à la conférence présentée le matin, un repas convivial était proposé au CAP 180, à l’aéroport de Flaugeac. A l’issue duquel, fût organisée une visite d’une truffière proche où, Claude Bourguignon, a pu expliquer quelques clés sur la base d’une truffière « équilibrée et vivante »…

Quatre pistes pour réussir sa truffière:

Les connaissances de Claude Bourguignon sont difficiles à résumer mais on peut présenter ces quatre pistes pour réussir sa truffière :

  1. Le climat: l’idéal serait: de bons orages en été, pas trop de gels en hiver… une évidence pour les trufficulteurs amateurs et aguerris présents dans la salle, mais avec le dérèglement climatique, la truffe va-t-elle s’adapter?
  2. La topographie: le sol doit présenter une bonne aération et une bonne pente. Attention à bien repérer les zones argileuses. La matière organique (MO) doit représenter au minimum 18% de la teneur en argile du sol ; 24% serait l’idéal. Peut-on envisager des apports ? Pourquoi pas mais difficiles à gérer concrètement.
  3. La géologie: un sous-sol calcaire (qui représente 7 % du sous-sol de la planète) est incontournable et doit être fissuré.
  4. Le sol: son travail est essentiel et on se doit :
    • d’interdire les engrais,

    • d’éviter ou limiter la mécanisation,

    • de préserver ou replanter les haies.

Quelques idées:

Il nous prévient de ne pas confondre un sol fertile qui entraînera une qualité de la production avec un sol fertilisé qui engendrera une certaine quantité de la production. On pourra essayer de « réparer » le sol avec un apport de BRF (Bois Raméal Fragmenté qui s’inspire de l’humus des sous-bois avec 50 % de marne et 50 % de compost) ou apporter occasionnellement de la matière organique (MO) sur la surface du sol mais jamais dans le sol ! Notons également que certaines plantes « sauvages » (ou pas) comme le lavandin, le thym, l’origan, la fétuque ovine ou la fétuque bleue s’associent très bien avec les mycorhizes de notre tuber melanosporum… mais, « en même temps », quand on repère un brûlé (absence totale d’herbes) qui à tendance à s’étendre, on peut espérer une bonne production, même si on peut admettre la stérilité de certains brûlé : tout un programme qui renforce le « côté mystère » de notre diamant noir…

Sur le terrain, les explications se concrétisent…

On pourra conclure, comme le rappelle Claude Bourguignon qu’« aujourd’hui, 95% de la biodiversité souterraine est inconnue… ».

On pourra cependant essayer d’approfondir le sujet en se procurant ces ouvrages : « L’homme et la terre » par Elisée Reclus, Éditions La Découverte, ou pour les plus motivés (car son édition est définitivement arrêtée) : « Le sol, la terre et les champs » par Lydia et Claude Bourguignon, Librairie Permaculturelle, qui peut toutefois encore se trouver sur le marché de l’occasion…